SAINT AUGUSTIN

AMUTIVE

SAINT SACREMENT

FOFCATO – JUBILÉ D’OR

25 MAI 2008

 

. DEUTÉRONOME VIII, 2-3. 14b-16a

. I COR. X, 16-17

. JEAN VI, 51-58

 

 

Ordinairement, quand deux personnes qui s’aiment réellement se quittent pour quelque temps, elles n’oublient pas de se transmettre un signe éloquent scellant ainsi leur amitié ou leur amour.

 

Jésus, qui est si humainement divin et divinement humain, avant de nous quitter pour retourner à son Père et notre Père, pour nous dire à quel point Il nous a aimés, nous aime et continuera de nous aimer, a inventé pour nous cette merveille si étonnante : l’EUCHARISTIE, ce Très Saint Sacrement de son Corps et de son Sang. Elle est le Sacrement de son Amour permanent pour nous, ses fidèles, et aussi pour l’humanité tout entière. Pouvait-il faire quelque chose de plus et de mieux pour nous exprimer la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur abyssale de son Amour pour les hommes ? En célébrant aujourd’hui la Solennité du Corps et du Sang de Jésus Christ, arrêtons-nous un moment pour faire le point en mesurant tant soit peu l’intensité de l’amour du Seigneur pour nous…

 

Oui, l’Eucharistie a sa naissance dans l’Amour. C’est bien là le motif qui explique tout : parce qu’Il nous aimait, « le Christ… s’est livré Lui-même à Dieu pour nous, en offrande et victime, comme un parfum d’agréable odeur » (Eph. V, 2). Et Il a voulu que cela continue, car le véritable Amour doit perdurer en allant jusqu’au bout !

 

Et le mystère de l’Eucharistie est tellement riche que l’on ne saurait prétendre l’exprimer par un seul vocable : l’Eucharistie, c’est :

 

-        le Très Saint Sacrement ;

-        le mémorial de la mort et de la Résurrection du Christ ;

-        le repas du Seigneur ;

-        le Saint Sacrifice ;

-        la Messe ;

-        la fraction du pain ;

-        le Corps et le Sang du Christ ;

-        le banquet pascal ;

-        les Noces de l’Agneau…

 

En la situant dans l’histoire du salut, nous pouvons dire que, si dans l’Ancien Testament, l’Eucharistie était présente comme figure, dans le Nouveau Testament, elle est présente comme événement et, dans le temps de l’Eglise, qui est bien le nôtre, l’Eucharistie est présente comme sacrement.

 

Comme nous le savons, si la figure anticipe et prépare l’événement, le sacrement, pour sa part, prolonge l’événement et le rend actuel.

 

La Messe que nous célébrons nous rappelle le don total de Jésus tout au long de sa Passion, ce don total qu’Il a anticipé à la Cène. Ce don total de Jésus continue, aujourd’hui encore. Il se poursuivra chaque jour jusqu’à la fin des temps, et c’est cela aussi qui est très merveilleux pour nous !

 

Quand nous communions, Jésus est bien là pour nous nourrir de Lui, de sa personne vivante, de ses pensées, de son Amour : « Celui qui mange ma chair et boit mon Sang demeure en Moi et Moi en Lui… »

 

Quand nous communions, Jésus est là pour faire de nous des personnes de communion capables d’œuvrer et de se lancer généreusement pour l’édification d’un monde nouveau où la fraternité s’expérimente et se vit horizontalement en étant verticalement enracinée dans la paternité aimante et pardonnante de Dieu. Jésus reçu dans l’Eucharistie nous envoie vers nos sœurs et frères, et tout particulièrement vers les affamés et les assoiffés de présence humaine, d’amitié, d’écoute, de compassion et de réconfort. Oui, en communiant régulièrement au Corps et au Sang du Christ, nous sommes fortement invités à œuvrer inlassablement pour la justice, pour la vérité et pour la paix.

 

Et c’est bien ici que nous vous rejoignons de tout cœur, vous, les membres de la FOFCATO (Fédération des Organisations Féminines Catholiques du Togo). Nous vous rejoignons ici avec confiance, vous, nos braves mamans, porteuses et protectrices de la vie humaine depuis la première fraction de seconde de son apparition jusqu’à son terme final naturel. Nous vous rejoignons ici, vous, nos sœurs aînées et plus jeunes encore, et vous, nos jeunes filles, pour vous inviter à respecter scrupuleusement la vie humaine si mystérieuse et plus précieuse que l’or le plus pur, le diamant le plus étincelant et tous les milliards de francs, de livres sterling, de dollars et d’euros. Votre propre vie est lourde d’un prix inestimable aux yeux de Dieu Lui-même autant que celle du tout petit bébé conçu dont la survie dépend gravement et immensément de vous. Sauvegardons tous la vie ! Protégeons tous et toutes la vie qui est si menacée de toutes parts ! Elle est et demeure le don primordial gratuitement offert et à accueillir filialement de Dieu en toute reconnaissance émerveillée et éblouie. Comment oserions-nous demander à Dieu d’autres dons et comment serions-nous capables d’accueillir d’autres dons de Dieu quand nous n’avons pas su ou voulu accueillir le tout premier don précieux de Dieu qu’est la vie ?

 

Nous vous rejoignons enfin, nos bien chères mamans, nos bien chères sœurs et nos bien chères filles, en ce jour qui marque le Jubilé d’or de la FOFCATO pour vous féliciter toutes au nom du Saint-Père le Pape Benoît XVI, au nom de nos Evêques de la Conférence Episcopale du Togo, des prêtres, des religieux et religieuses, pour vous encourager à aller de l’avant dans vos multiples efforts pour la promotion véritable et le bien-être réel de la femme et de la jeune fille togolaises. Qu’elles se laissent conduire à l’Ecole de sagesse de Jésus et de sa Très Sainte Mère, Marie, Celle qui n’a jamais rien refusé à Dieu. Je vous rejoins toutes par le thème très important du cinquantième anniversaire de la FOFCATO : « La famille humaine, communauté de paix : engageons-nous pour la Justice et une Paix véritable et durable ». Oui, donnons-nous la main, donnons au Christ nos mains, notre tête et notre cœur pour devenir, au jour le jour, des artisans de vérité, de justice et de paix dans nos familles domestiques, dans nos familles paroissiales, dans notre famille diocésaine, relais vivants pour notre témoignage authentique dans la Famille nationale et la grande Famille Internationale !

 

Chers frères et sœurs, en mangeant le même Pain de vie qu’est l’Eucharistie, que le même Amour divin nous unisse à tous nos frères et sœurs et à notre Père Commun !

Ainsi nourris et fortifiés, nous serons en mesure de nourrir et libérer, à notre tour, tous ceux et celles qui manquent du pain quotidien, du pain de la dignité humaine et du pain de l’amitié et de l’amour ! Amen.

 

Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH

Archevêque de Lomé